Pastorale des jeunes et des vocations
Les JMJ 2023 A LISBONNE
Un sens spirituel profond
Le Père François Bouchard, vicaire à la Paroisse Saint-Vincent à Mâcon, est responsable pour le diocèse d’Autun, des JMJ, Journées mondiales de la Jeunesse qui auront lieu du 1er au 6 août 2023 à Lisbonne au Portugal, avec une semaine les précédant dans une paroisse du sud du pays. Rencontre avec le Père François, qui prend très à cœur sa mission et s’y investit avec beaucoup de soin en pensant aux jeunes qui vont vivre à cette occasion une expérience de foi exceptionnelle.
Quels sont les objectifs des JMJ ?
L’objectif, ou l’un des objectifs, c’est de vivre au niveau international, tous les 5/6 ans, ce qui est proposé chaque année au niveau diocésain : des Journées de la Jeunesse qui viennent rappeler à chaque jeune sa place essentielle dans l’Église et combien l’Église compte sur lui ! Le Pape lui-même invite personnellement les jeunes du monde entier à le rejoindre pour une semaine. Il s’agira pour eux de se réunir autour de lui et des évêques pour goûter quelque chose d’unique.
Quel est le projet spirituel de ces JMJ de Lisbonne ?
C’est l’aspect essentiel de ce rendez-vous. Tout d’abord, une rencontre des jeunes du monde entier autour de leur pasteur, le Saint Père, dans le but d’expérimenter ensemble les “notes” de l’Église. Découvrir l’unité de notre Eglise par la présence de tous ces jeunes autour du Pape et des évêques. Percevoir sa sainteté en effectuant ce pèlerinage, car c’est ensemble que nous allons nous élever vers Dieu. Goûter sa catholicité, par la dimension de l’universalité grâce à la présence de jeunes du monde entier, dont 140 000 français. Notons aussi que plus de 3 millions de personnes à travers le monde suivront les célébrations à travers les écrans. Et il suffit parfois d’une photo oud d’un film pour être soi-même touché ! Enfin, l’apostolicité de l’Eglise sera signifiée par le fait que les jeunes sont envoyés comme témoins les uns pour les autres. Ce sera, j’en suis convaincu pour l’avoir vécu moi-même, une expérience spirituelle forte pour chaque jeune. Avec le recul, et l’expérience des nombreuses JMJ internationales, elles sont un lieu vocationnel fort pour beaucoup de jeunes participants. C’est lors des JMJ de Madrid en 2011 que j’ai décidé d’entrer au séminaire !
Donc, pour de nombreux jeunes, il y a un avant et un après JMJ ?
Oui, c’est certain. Les jeunes se disent là : qu’est-ce que Dieu attend de moi. Des vocations familiales sont aussi nées durant les JMJ. Beaucoup de jeunes partent sans savoir à quoi s’attendre : alors, ils sont ouverts aux appels du Seigneur qui vient les rejoindre !
« Marie se leva et s'en alla avec hâte » (Lc 1, 39) est la citation biblique choisie par le pape François comme devise de ces JMJ. Quel sens cette citation peut-elle avoir pour des jeunes ?
Le sens de se mettre en route ! En chemin, à la rencontre de l’autre, dans le besoin. Les périphéries sont un souci cher au Pape. Marie se leva en hâte pour partir à la rencontre de sa cousine, pour, à la fois, lui apporter son aide, mais aussi lui annoncer la grande nouvelle de l’Évangile, alors en route depuis l’Annonciation ! C’est aussi se positionner dans une Église qui traverse des crises successives. En se mettant en route avec Marie, c’est la garantie de partir dans la bonne direction, l’unique, celle qui conduit à son Fils. C’est ainsi la sureté de replacer le Corps de l’Église sous sa Tête, qu’est le Christ. Et préciser de partir En hâte souligne la promptitude et l’urgence, mais en aucun cas la précipitation ! Marie sait où nous emmener. Avec elle, nulle crainte de s’égarer et de transformer l’Évangile pour l’adapter au monde. Au contraire, elle saura nous indiquer les mots et gestes qui ramèneront le monde à l’Évangile ! « Être dans le vent est une ambition de feuille morte » disait Gustave Thibon. Les chrétiens et les jeunes en particulier ne doivent pas être des feuilles mortes. Marie nous y aidera. Avec elle, nous sommes certains de ne pas se laisser tenter de transformer l’Evangile. Je pense au synode sur la synodalité qui n’est pas un lieu de précipitation, mais un lieu de hâte et de réflexion, de pierres vivantes de l’Evangile. Les jeunes, qui se sont peu exprimés lors de la phase de consultation synodale diocésaine, dont ils sont, en quelque sorte, « la voix silencieuse », attendent d’abord du synode qu’il ne « transforme » pas l’Evangile.
Pourquoi et comment les reliques de Sainte Marguerite Marie iront-elles à Lisbonne ?
Ce sera notre façon, depuis le diocèse d’Autun et le Sanctuaire de Paray-le-Monial, d’être témoin et de partager ce que nous avons, ce qui est notre richesse. Les apparitions de Marie à sainte Marguerite-Marie, le message du Cœur de Jésus, sont très connus à l’étranger. J’ai même vu, dans une chapelle de Lisbonne, des reliques de notre Sainte ! Je l’ai reçu comme un clin d’œil. Aller aux JMJ avec ses reliques, c’est donc bien partager nos richesses en venir avec ce qui fait notre unité. Concrètement, il s’agira d’un grand reliquaire de plusieurs dizaines de kilos qui nous sera prêté par les Sœurs de la Visitation de Paray avec l’accord de la Congrégation pour les Causes des Saints. Il nécessitera 4 personnes pour le porter, mais il tiendra dans notre bus : les reliques voyageront réellement avec nous ! Nous préparons par ailleurs la création d’un spectacle avec la troupe « Les Baladins de l’Evangile », écrit à partir de récits. Il sera interprété par les jeunes sous forme de tableaux.
Quel sera le programme sur place pour les jeunes du diocèse d’Autun ?
A Lisbonne entre le 1er et le 6 août, ce sera la semaine JMJ avec le Pape. Le matin, les évêques du monde entier donneront des catéchèses. Nous assisterons aux catéchèses des évêques francophones. Les après-midis seront consacrées au festival de la Jeunesse. Il est prévu que le pape François arrive le jeudi. Nous vivrons le Chemin de Croix le vendredi et la veillée sur un immense espace à l’est de Lisbonne, puis le dimanche, la grande messe finale d’envoi. Le lundi, notre groupe se rendra à Fatiman en action de grâce, avec le retour en bus pour la Saône-et-Loire.
Avant la semaine des JMJ à Lisbonne, vous vivrez une semaine dans un diocèse du Portugal. Quelles sont les caractéristiques de la paroisse dans laquelle vous serez accueillis ?
Nous serons du 25 au 31 juillet dans le diocèse de Ferreiras, sur la côte est. Le Père Pedro, délégué pour les JMJ de son diocèse, nous attend. Je suis allé le rencontrer. Son église est moderne et fonctionnelle. Nous serons au bord de la mer : nous y serons bien !
Pourquoi est-ce important pour vous que les diocésains s’associent spirituellement à la préparation de ces JMJ ?
C’est même indispensable ! Lorsque je me rends compte des soucis à régler, nous avons besoin de la prière des fidèles pour les résoudre ! A lors, priez, priez ! Le problème premier pour nous est celui de l’argent. Mais je préfère que les fidèles prient sans donner plutôt que donnent sans prier. Je demande que l’on prie pour les jeunes et pour nous, le staff, afin que nous soyons à la hauteur de ce qui nous est demandé.
Anne Jacquemot