Voici treize extraits de l’encyclique Frattelli tutti du Pape François, accompagnés de questions et d’un passage de la Bible. (Les numéros entre parenthèses renvoient au paragraphe de l’encyclique).
Nous vous proposons de réfléchir en équipe, à partir de l’une ou l’autre des pistes de réflexion qui vous rejoint le plus. En respectant la discrétion des noms, nous vous invitons à nous transmettre l’essentiel de vos échanges, à l’adresse suivante : . Merci d’avance de votre contribution !

Piste n°1

 Dieu continue de répandre des semences de bien dans l’humanité. La pandémie récente nous a permis de distinguer et de valoriser de nombreux hommes et femmes, compagnons de voyage, qui, dans la peur, ont réagi en offrant leur propre vie. (54)

  • Est-ce qu'au milieu des événements actuels je vois quand même de belles choses ? Lesquelles ?
  • Quelles personnes m’ont particulièrement marqué ? Pourquoi ?
  • Qu'est ce qui m’aide le plus à avancer pendant cette pandémie qui dure ?

Tu ne peux m’abandonner au séjour des morts ni laisser ton fidèle voir la corruption. Tu m’as appris des chemins de vie, tu me rempliras d’allégresse par ta présence. (Actes des apôtres 2,27-28)

Piste n°2

Comme nous sommes tous fort obnubilés par nos propres besoins, voir quelqu’un souffrir nous dérange, nous perturbe, parce que nous ne voulons pas perdre notre temps à régler les problèmes d’autrui. Ce sont les symptômes d’une société qui est malade, parce qu’elle cherche à se construire en tournant le dos à la souffrance. (65)

  • M’arrive-t-il souvent de me sentir dérangé ou perturbé par la souffrance de l’autre ?
  • Quelles souffrances me touchent le plus ? Chez qui ? Je cite une fois où la souffrance de l’autre m’a particulièrement marqué.
  • M’arrive-t-il d'aider ces personnes ? De quelles manières ? A quelles difficultés suis-je confronté ?

Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. (Luc 10, 25-37)

Piste n°3

Il est important que la catéchèse et la prédication incluent plus directement et clairement le sens social de l’existence, la dimension fraternelle de la spiritualité, la conviction de la dignité inaliénable de chaque personne et les motivations pour aimer et accueillir tout le monde. (86)

  • Les paroles entendues dans l’Eglise, celles prononcées par les prêtres dans l’homélie par exemple, m’aident-elles à vivre concrètement la fraternité ?
  • Me font-elles prendre conscience de la dignité inaliénable de chaque homme ?
  • M’encouragent-elles dans mon quotidien à m’ouvrir à l’autre ?

« Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis » (Jean 15,15)

Piste n°4

Personne ne peut expérimenter ce que vaut la vie sans des visages concrets à aimer. Il y a là un secret de l’existence humaine authentique. (87)

  • Mon existence trouve son origine dans l’amour d’un homme et d’une femme. Depuis, quelles sont les personnes qui m’ont marqué par leur amour ?
  • Dans mon quotidien, quels sont ces visages qui m’aiment, que j’aime ou que j’ai parfois du mal à aimer ? Comment ces relations me font-elles grandir ? Que me révèlent-elles du trésor de la vie ?

C’est à ceci que désormais nous connaissons l’amour : lui, Jésus, a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. (1 Jean 3,16)

Piste n°5

Mais je ne peux pas réduire ma vie à la relation avec un petit groupe, pas même à ma propre famille, car il est impossible de me comprendre sans un réseau de relations plus large : non seulement mon réseau actuel mais aussi celui qui me précède et me façonne tout au long de ma vie. (89)

  • « Il est impossible de me comprendre sans un réseau plus large de relations ? » Comment je comprends cela ?  Est-ce important pour moi d'avoir un réseau plus large que ma famille ? Quels noms composent ces réseaux ? Quels visages puis-je mettre sur ces personnes ?
  • Qu’est-ce que j’entends par « un réseau qui me précède et me façonne » ?

Puis, étendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère.» ( Matthieu 12, 46-50)

Piste n°6

L’amour de l’autre pour lui-même nous amène à rechercher le meilleur pour sa vie. Ce n’est qu’en cultivant ce genre de relations que nous rendrons possibles une amitié sociale inclusive et une fraternité ouverte à tous. (…) De par sa propre dynamique, l’amour exige une ouverture croissante, une plus grande capacité à accueillir les autres, dans une aventure sans fin qui oriente toutes les périphéries vers un sens réel d’appartenance mutuelle. Jésus nous disait : « Tous vous êtes des frères » (Mt 23, 8). (94-95)

  • Comment je comprends le mot « fraternité » ? Dans quels lieux et avec qui je la vis le plus ?
  • Qu'est-ce que l'amitié pour moi ? Quelle différence je fais avec la fraternité ?Dans mon entourage, ai-je des amis ? Quels noms et visages puis-je mettre sur ces personnes ?Qu'est-ce qu’une amitié spirituelle pour moi ?  En ai-je déjà fait l’expérience ?
  • Comment est-ce que je comprends cette expression d’« amitié sociale inclusive » dont parle le Pape ? A quelles expériences concrètes me fait-elle penser ?

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. […] Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. » (Jn 15, 13-17)

Piste n°7

Tout être humain a le droit de vivre dans la dignité et de se développer pleinement et ce droit fondamental ne peut être nié par aucun pays. Il possède ce droit même s’il n’est pas très efficace, même s’il est né ou a grandi avec des limites.
Lorsque ce principe élémentaire n'est pas préservé, il n y a d'avenir ni pour la fraternité ni pour l'humanité. (107)

  • A quoi (signe, mot…) est-ce que je repère une dignité bafouée ? Comment est-ce que je comprends l’expression « se développer pleinement » ?
  • D’après moi, est-ce que ce droit de vivre dans la dignité est nié en France ? Et (ou) dans d'autres pays ?
  • Notre Pape nous dit que si ce droit n'est pas préservé, il n'y pas d’avenir pour la fraternité et pour l'humanité… Comment est-ce que je comprends cela ?

Beaucoup de gens lui font des reproches [à Bartimée] pour le faire taire mais il crie encore plus fort : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » (Marc, 10,45)

Piste n°8


La justice est une condition indispensable pour atteindre l’idéal de la fraternité universelle. […] Il faut assurer l’incontestable état de droit et le recours inlassable à la négociation, aux bons offices et à l’arbitrage, comme proposé par la Charte des Nations Unies, vraie norme juridique fondamentale. (173)

  • Comment je comprends ce terme de justice ? Ai-je déjà vécu des situations d’injustice ?
  • D’après moi, quel lien y-a-t-il entre « justice » et « fraternité » ? Je peux citer un évènement de ma vie dans lequel j’ai pu faire plus particulièrement l’expérience de ce lien entre les deux.
  • Suis-je sensible aux situations d’injustice vécues dans d’autres pays ? M’arrive-t-il de prier pour les négociations de paix dans les pays en conflit ?

"J’ai donné ces ordres à vos juges en ce temps-là : « Vous entendrez les causes de vos frères et vous trancherez selon la justice les litiges entre eux, ou entre ton frère et l’immigré qui réside chez lui". (Deutéronome 1,16)

Piste n°9


Cette charité, cœur de l’esprit de la politique, est toujours un amour préférentiel pour les derniers qui anime secrètement toutes les actions en leur faveur. Ce n’est qu’avec un regard dont l’horizon est transformé par la charité […] que les pauvres sont découverts et valorisés dans leur immense dignité, respectés dans leur mode de vie et leur culture, et par conséquent vraiment intégrés dans la société. Ce n’est pas perdre son temps que d’aimer le plus petit des hommes comme un frère, comme s’il était seul au monde. (187 et 193)

  • Comment je me laisse interpeller et toucher par la vie des plus démunis ? Quelle place ont-ils dans mon quotidien ?
  • Qu’est-ce que je fais et découvre avec eux ? Ces moments de partage sont-ils pour moi une occasion de reconnaître la présence du Christ dans ma vie ?

« En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25,40)

Piste n°10


Le dialogue social authentique suppose la capacité de respecter le point de vue de l'autre en acceptant la possibilité qu'il contienne quelque conviction ou intérêt légitime. De par son identité, l'autre a quelque chose à apporter. Et il est souhaitable qu'il approfondisse ou expose son point de vue pour que le débat public soit encore plus complet..."Les différences sont créatrices, elles créent des tensions et dans la résolution d'une tension se trouve le progrès de l'humanité. (203)

  • Ai-je déjà vécu des situations de dialogue avec des personnes qui ne partageaient pas le même point de vue que moi ? Comment l’ai-je vécu ?
  • Que faut-il mettre en place pour qu’un dialogue authentique puisse avoir lieu ? A quoi faut-il être vigilant ?
  • Comment-est-ce que je comprends la dernière phrase ? Que me fait découvrir l’expérience de la différence dans ma vie ?

« Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu ». (Matthieu, 5,9)

Piste n°11


La vraie réconciliation, loin de fuir le conflit, se réalise plutôt dans le conflit, en le dépassant par le dialogue et la négociation transparente, sincère et patiente. (244)

 

  • Que signifie pour moi la réconciliation ? L’ai-je déjà expérimentée concrètement ? Comment cela m’a-t-il permis d’avancer ?
  • Comment le dialogue en vérité m’a-t-il aidé à dépasser l’impasse du conflit ?

Supportez-vous les uns les autres et, si l'un de vous a une raison de se plaindre d'un autre, pardonnez-vous réciproquement. Tout comme le Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. (Colossiens 3, 13)

Piste n°12


L’Eglise est une maison qui a les portes ouvertes, car elle est mère. Et comme Marie, la Mère de Jésus, nous voulons être une Eglise qui sert, qui sort de chez elle, qui sort de ses temples, qui sort de ses sacristies, pour accompagner la vie, soutenir l’espérance, être signe d’unité, pour établir des ponts, abattre les murs, semer la réconciliation. (276)

  • Dans quels lieux d’Eglise je me sens à l’aise ? Pourquoi ?
  • Est-ce que je me sens proche de cette « Eglise qui sort de chez elle » que nous propose le pape François ?
  • Est-ce qu’à l’intérieur de ma paroisse, de mon mouvement, je veille également à « accompagner la vie », à « semer la réconciliation » ?

« J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos et celles-là aussi, il faut que je les mène ; elles écouteront ma voix et il y aura un seul troupeau et un seul berger. » (Jean 10,16)

Piste n°13

Le culte sincère et humble de Dieu « conduit non pas à la discrimination, à la haine et à la violence, mais au respect de la sacralité de la vie, au respect de la dignité et de la liberté des autres, et à l’engagement affectueux pour le bien-être de tous (…) « le commandement de la paix est profondément inscrit dans les traditions religieuses que nous représentons. (…) Chacun de nous est appelé à être un artisan de paix, qui unit au lieu de diviser, qui étouffe la haine au lieu de l’entretenir, qui ouvre des chemins de dialogue au lieu d’élever de nouveaux murs ». (283-284)

• Est-ce que je connais d’autres personnes qui ne partagent pas ma foi ? En dialoguant avec elles, qu’est-ce que je repère comme important dans leur vie de foi ?
• Que me font découvrir ces rencontres d’autres cultures et religions ?
• Dans la relecture des évènements de ces derniers mois, qu’est-ce qui me semble faire obstacle au dialogue entre les croyants des différentes religions ?
• Comment puis-je être un artisan de paix ?

Jésus dit à ses disciples : « C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne. » (Jean 14,27)