éditorial de l'église d'autun
Sais-tu écouter ton cœur ?

N° 16 du 30 septembre 2022
Depuis le Concile Vatican II, les Papes ont pris l’habitude chaque mercredi matin de proposer publiquement une catéchèse suivie, sur un thème de leur choix. Elles sont données à Rome, les premières années dans la grande salle Paul VI, et maintenant, en raison de l’afflux des participants, sur la place Saint Pierre.
Jusqu’à cet été 2022, le pape François a proposé un cycle de catéchèse sur la vieillesse. Et depuis fin août, il commence à aborder un thème essentiel dans la vie, celui du discernement. Dans un style accessible à tous, et ne désertant jamais le terrain de notre vie humaine bien concrète, il a posé comme base que le discernement des décisions à prendre quotidiennement relevait de chacun de nous, et que personne ne pouvait prendre ces décisions à notre place ; Les choix que nous faisons, ou que nous négligeons de faire, construisent un projet de vie et aussi notre relation avec Dieu.
Pour bien décider, il faut savoir discerner. Comme elle est simple et vraie cette constatation que fait le pape : « prendre une belle décision, une décision juste, te conduit toujours à la joie. » Après un chemin de discernement, nous faisons une rencontre, celle du temps avec l’éternité. Que veut dire le pape ici ? Nous apprenons, je pense, grâce à l’intelligence, grâce à la volonté qui décide et aussi grâce à l’affectivité, à habiter nos relations, nos travaux, nos rencontres humaines, dans une paix qui est tout autre chose que l’agitation et le surmenage.
Dans les petites décisions comme dans les grandes, le discernement comporte l’écoute de notre propre cœur. Nous écoutons la radio, la télévision, les « nouvelles » qui parviennent immédiatement via internet, nous écoutons les autres ; écoutons-nous aussi, ou plutôt, régulièrement et avec tendresse, ce qui se joue dans notre propre cœur ? Es-tu satisfait, ou insatisfait, troublé, joyeux, confiant, heureux ou malheureux ? Emprisonné et privé de ses lectures favorites, Saint Ignace a commencé à entrer dans l’expérience de Dieu quand il s’est aperçu, dans ce qui habitait son cœur, de la différence entre une satisfaction ponctuelle et un rassasiement durable.
Et partant de cette expérience « ignacienne », le Pape a aussi posé cette question, si aidante pour connaître les pensées et les sentiments qui dominent en nous : comment nous comportons-nous face aux imprévus ? Quelle est notre réaction face à ce qui survient sans que nous l’ayons prévu ? Les temps incertains que nous connaissons nous entraînent à une solidarité plus grande les uns envers les autres, et nous entraînent à décider quotidiennement d’aimer et de chercher la paix.
+ Benoît RIVIERE