éditorial de l'église d'autun
« MON AME TRESSAILLE DE JOIE EN DIEU MON SAUVEUR »

N°16 du 129 septembre
Lors de la journée finale des 3e rencontres méditerranéennes qui se tenaient récemment à Marseille, et à laquelle le Pape avait tenu à participer, un évêque albanais, né en 1977, nous a dit qu’en voyant sa grand-mère et son grand-père prier secrètement le chapelet, alors que le régime en place avait détruit les églises et interdit tout exercice du culte chrétien, ayant grandi sans aucune référence religieuse, a commencé à germer en lui la foi chrétienne.
L’Archevêque de Marseille a conclu quelques instants plus tard son adresse orale au pape dans ce bel amphithéâtre du palais du Pharo où 70 évêques du pourtour méditerranéen et 70 jeunes venus de ces mêmes rivages de l’antique et toujours actuelle « Mare Nostrum », avaient dialogué durant plusieurs jours. Il a demandé que nous apprenions à regarder la Méditerranée avec le regard de la Sainte Mère de Dieu.
Et durant l’homélie de la messe au stade Vélodrome, l’après-midi de cet inoubliable samedi, le pape a comme « dansé » avec la belle note de « tressaillement », propre à l’expérience de la foi. La foi ouvre de fait à un tressaillement de joie et d’espérance en présence de toute vie, fragile par nature.
Il est impossible en quelques mots de traduire la ferveur, la profonde justesse et la communion qui ont été sentis par les participants à ces journées, conclues par la venue du pape. Mais il est sûr que le « style » était marial, sans aucune emphase, mais délibérément. La prière des humbles montant à Notre-Dame-de-la-Garde, et dans tant d’autres lieux de foi mariale et populaire de par le monde, c’est un patient et amoureux regard sur le Christ avec les yeux de Marie, regard que Marie nous enseigne. Le chapelet est cette école de contemplation de la vie du Christ, avec les yeux de Marie ; loin d’être un rabâchage, il est une avancée plus profonde dans la connaissance de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ. Il est école de la suite du Christ avec Marie.
J’ajoute que l’ensemble de ce qui a été vécu à Marseille, en cette circonstance si unique et bouleversante, a été éclairé par le sourire du Pape, du Cardinal Aveline et du peuple de Marseille avec eux… auquel s’étaient joints les pèlerins venus de toute la France, dont trente-cinq de notre diocèse. Oui, si nous voulons avancer sur les chemins du dialogue et de vraie rencontre sur lesquels l’Esprit-Saint nous entraîne à marcher, mettons-nous sous le rayonnement vivant de la Mère de Jésus ; risquons-nous joyeusement dans la vraie ouverture aux autres, et tressaillons de joie en Dieu notre espérance et notre salut, lui l’espérance et le salut des peuples, sans en excepter aucun. Garde, Seigneur, le pape François et l’Église entière dans l’humble et joyeuse persévérance de la Foi, dans le courage de travailler et d’aimer !
+ Benoît RIVIÈRE