N°18 du 27 octobre

Nous pensons encore trop souvent à l’Église comme à une réalité extérieure à nous. Mais si nous reprenions suffisamment conscience que c’est de Dieu que nous recevons ce que nous sommes, alors nous ne pourrions plus nous tenir à distance de cette communion fraternelle que Dieu a créée en nous unissant à Son Fils unique.

Quand le pape réunit pendant un mois entier des évêques et des laïcs baptisés de tous les continents où l’Église vit, il pose avec nous tous un acte de foi en Dieu de qui l’Église tire son unité. Quelle est cette unité ? Sommes-nous rejoints par l’amour infini et personnel de Dieu, au plus profond de nous-mêmes et de toutes nos relations avec les autres (tous les autres évidemment et pas seulement les baptisés) ? Il veut, dit l’Écriture, que tous soient sauvés.

En l’Église, nous recevons la foi véritable et nous commençons de goûter la grâce d’unité, la grâce de former un seul corps et un seul esprit dans le Christ. Comme il serait ruineux de penser que nous aurions deux activités étrangères l’une à l’autre, celle de nous tourner vers Dieu en Son Église, et celle de nous tourner vers des activités « profanes » !

Désormais, dans la vie du Christ et donc notre vie, c’est-à-dire notre vie de corps chrétien vivant, plus rien n’est profane. C’est frappant de voir à quel point dans l’existence des saints les petites choses les plus communes, je dirais les plus routinières, sont un espace pour aimer Dieu et le prochain dans un même acte.

Et voilà l’Église, cette création nouvelle voulue par Dieu, qui cherche à ne pas enfouir la lumière qui l’a fait naître et qui l’anime. En voyant n’importe quel baptisé dans sa vie toute ordinaire, les autres pourront voir un reflet réel de cette lumière. C’est en nous que Dieu établit sa demeure, ce « nous » déjà présent dans le peuple de la première alliance.

Aimer l’Église, au fond, c’est aimer le Christ en qui nous trouvons notre véritable unité. Et qui n’aspire à trouver cette unité, cette cohérence vitale ? Qui ne serait pas touché par la beauté du Christ nous aimant jusqu’au bout ?

Nous demandons ce que Dieu veut nous donner, cette belle unité de vie. Nous agissons en comptant toujours davantage sur l’amour premier de Dieu, en lequel nous sommes nés, et en lequel nous sommes chaque matin transformés.

+ Benoît RIVIÈRE