N°1 du 5 janvier

 

À juste titre, nous nous préoccupons de mettre un terme aux pollutions qui abiment la terre, et aux déséquilibres qui mettent en péril l’avenir de la vie sur terre.

Nous cherchons à supprimer les causes monstrueuses des conflits de tous ordres, en nous interrogeant : d’où viennent les haines, les injustices, les égoïsmes et les mensonges, les cupidités et les appétits de pouvoir sans borne ?

Et si nous prenions aussi et surtout le temps de considérer ce que l’évangile appelle : « l’origine de Jésus-Christ (Cf. Mt 18,1). Voyons-nous un peu d’espérance et même une grande espérance en ce temps-ci ? Si nous voyons dans le Christ l’espérance des nations, si nous regardons notre vie et celle de notre monde comme trouvant leur accomplissement dans le Christ, alors il est fort utile de considérer l’« origine » du Christ, et la participation belle et libre de l’homme et de la femme dans cette origine.

Tant Joseph que Marie se laissent librement et volontairement déplacés dans leur vision des choses, et dans leur projet propre. Non pas que leur vision et leur projet n’étaient pas bons ; mais entre l’accomplissement d’un projet humain, et le fait de suivre ce qui nous est montré par Dieu lui-même, il y a juste cet espace discret, ce décalage caché mais bien réel, qui libère de tous les enfermements et de toutes les impasses.  Il y a tout bonnement ce « passage » de la grâce qui ne vient pas de nous-même.

Oui, dans l’enfantement de Jésus et l’humble obéissance de Joseph, dans l’alliance qui est offerte à Joseph et à Marie, dans ce regard nouveau porté par l’un et par l’autre sur l’enfant à qui Joseph donnera le nom de Jésus, nous trouvons nous-même aujourd’hui le beau chemin de la joie. « C’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

Joie parce que nous étions incapables par nous-même de nous en sortir, nous étions sans avenir, et voici que dans nos contradictions et nos doutes, dans la nuit qui recrée à neuf l’homme et la femme abimés, une parole se fait entendre : l’enfant qui naîtra en toi sera saint, et toi, homme, ne crains pas de prendre chez toi Marie, la mère des vivants.

L’origine de Jésus-Christ commence aujourd’hui, quand la foi prend le dessus sur le doute et la tristesse, sans bruit, amoureusement. L’origine de Jésus-Christ commence aujourd’hui quand l’humble docilité à l’amour prend le dessus sur l’orgueil de posséder. L’origine de Jésus-Christ commence aujourd’hui, quand nous faisons silence pour laisser advenir en nous et dans nos relations Celui qui doit venir, le Christ notre espérance.

+ Benoît RIVIÈRE