éditorial de l'église d'autun
Pentecôte
N°10 du 17 mai
L’Esprit que vous avez reçu, dit l’apôtre Paul, ne fait pas de vous des gens qui ont encore peur. Les apôtres réunis dans la chambre haute de Jérusalem en ont fait l’expérience, et auprès d’eux, chacun pouvait éprouver le bonheur d’entendre dans son être profond retentir la Parole de Dieu ; un chemin de réconciliation et de joie s’ouvrait et continue de s’ouvrir grâce à l’effusion de l’Esprit-Saint sur toute chose.
Et pourtant, nous restons hélas souvent ballotés par le vent de la peur, le vent des incertitudes qui pousse sur la pente mortifère du cynisme et de la paresse, le vent de l’inquiétude permanente, le vent de l’impatience…
En bref, c’est un esprit d’esclave contraire à celui de la liberté des enfants de Dieu. Mais « Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, et cet Esprit crie “abba”, c’est-à-dire “Père” ! »
Que signifie d’avoir reçu un esprit du Fils qui prie et aime en nous ? C’est, en premier lieu, ne plus vivre centrés sur nous-mêmes comme si nous étions isolés, coupés des autres, de Dieu, et oublieux de notre véritable identité. Nous entendons et éprouvons merveilleusement : « Tu n’es plus esclave, tu peux chanter la louange et la bénédiction de Celui qui t’a fait passer des ténèbres à son admirable lumière ». C’est prier et vouloir aimer dans la mouvance de l’Esprit-Saint, l’Esprit qui procède du Père et du Fils ; il nous conduit dans la mémoire vivante et agissante de la Parole de Dieu. Et puis, peut-être cela est-il aujourd’hui plus décisif que jamais, vécu dans la mouvance de l’Esprit-Saint, c’est nous exposer à la vérité toute entière, c’est être transformés par elle, changés en mieux, et ouverts à une charité sans frontières.
+ Benoît RIVIÈRE