N° 9 du 7 mai 2021

Les simples relations habituelles empêcheraient-elles de devenir vraiment libres ? Le plus clair de notre temps se passe avec les proches, dans une simplicité ordinaire qui touche à l’accomplissement de multiples tâches familières : le manger, le boire, l’entretien d’une maison, la collaboration dans le travail, la préparation d’une réception d’amis ou de frères et sœurs, la vigilance du repos, et des soins médicaux aussi… Ce qui n’est pas extraordinaire, voilà le lieu de la vraie liberté.

L’homme ordinaire, la femme ordinaire, bref, celui ou celle qui ne font pas parler d’eux, veulent trouver leur épanouissement, non pas dans la quête imaginaire de relations extraordinaires, ni dans la recherche obsessionnelle de leur image médiatique, mais dans l’entretien patient du fameux « lien » avec l’entourage. Ils deviennent vraiment libres.

Se préoccuper sans angoisse de maintenir et de développer les relations humaines chastes, dans l’humble accomplissement des tâches humaines élémentaires, c’est être facteur de paix, artisan de ces joies humbles et simples que ne connaîtront pas les inquiets et les nerveux qui eux cherchent toujours ailleurs et dans l’extraordinaire ce que le présent leur offre si ordinairement et si bien, à une condition : celle de demeurer vrai avec soi-même, et respectueux infiniment de la dignité des frères et des sœurs. Et à la condition de s’en remettre souvent et paisiblement à Celui qui est venu vraiment prendre sur lui le poids de nos fautes, de nos trahisons, de nos mensonges et jusqu’au poids de notre mort. C’est la prière, c’est la simple présence fraternelle.

Le Pape nous montre cette simplicité dans l’humble prière du chapelet jointe au souci de nos frères et sœurs qui souffrent. Que ce mois de fidélité mariale nous rapproche les uns des autres dans l’appartenance à la commune humanité que le Verbe de Dieu est venu entièrement partager et sauver !

+ Benoît RIVIERE