N° 21 du 17 décembre 2021

Marie retenait ces événements et les méditait dans son cœur

Parce qu’elle a établi sa demeure dans l’amour de Dieu, Marie voit et entend toute chose avec le regard et l’oreille intérieure de qui connaît l’amour sans limite. Et dans l’humble logis précaire de Bethléem où elle a mis au monde son fils, elle reçoit le récit des bergers et l’hommage des savants, non pas centrée sur elle, mais sur la lumière incréée devenue petit enfant.

Le signe d’un petit enfant devient désormais pour l’avenir du monde le point de basculement ! – des ténèbres à la lumière, de la suffisance à l’humble écoute de ce que Dieu fait pour nous, de la crispation sur la loi à l’immense liberté offerte dans la grâce, des angoisses à la confiance. Il y a dans ce lieu de Nativité salvatrice un recommencement de toute chose, avec le beau silence d’où la Parole peut naître – créatrice, jeune, espérante !

Silence. Oh, comme nous le désirons ce silence hors duquel toute locution devient bavardage ou murmure ou enfermement ! Oh, comme il est difficile de bien entendre, de bien contempler, de bien dire… et comme elle est glissante et triste la pente de la « mal-disance » !

Loin de la dispersion, loin de la confusion, loin de l’égoïsme, loin du mensonge, Marie se tient là pour nous avec l’enfant de la Promesse : « tu lui donneras le nom de Jésus. »

+ Benoît RIVIERE