Une bonne nouvelle pour le diocèse

Monsieur Jean-Claude LYONNE,
Monsieur Jean-François BROCHOT,
Monsieur Jean-Louis HIVERNAT
ont été ordonnés diacres permanents, le manche 28 juin 2015 en la cathédrale Saint Lazare d’Autun


En cette belle après-midi de début d’été, avec vous Jean-Claude, Jean-François et Jean-Louis, et avec vous tous qui êtes présents ici, regardons Jésus.
Regardons-le et écoutons-le à travers ce passage de l’Evangile selon Saint Marc que l’Eglise a choisi pour ce dimanche. Voici trois points de méditation auxquels nous allons réfléchir simplement :

1-      Jésus n’a pas d’autre programme personnel, sinon celui de servir à plein-temps. Il se montre à nous comme serviteur intégral.
2-      Jésus guérit des personnes singulières, une par une, et non pas en masse grosso-modo. Non ! Il guérit personnellement, s’appuyant sur la foi qu’il met à jour, car la foi met en relation avec les autres.
3-      Jésus ne veut pas de publicité autour de ses actions. Il est l’amoureux du cœur à cœur avec Dieu, l’amoureux de la prière et de la discrétion.


Nous trouvons bel et bien dans le Christ Jésus, le vrai serviteur qui guérit, et qui introduit dans la Paix. C’est lui que l’Eglise veut suivre partout et toujours. C’est par Lui que vous recevez aujourd’hui, Jean-Claude, Jean-François et Jean-Louis, la mission diaconale.
C’est aussi par Lui que l’Eglise accueille trois nouveaux ministres ordonnés aujourd’hui.
Regardons-le et écoutons-le.

1-                 « Une grande foule s’assembla autour de Jésus. Arrive un des chefs de synagogue qui supplie instamment Jésus de venir guérir son enfant. Et Jésus partit avec lui et la foule le suivit. »

Il est le serviteur en profondeur, et non pas le serviteur du superficiel. Quand débarque en pleine catéchèse un homme qui a vraiment une attente profonde et sincère, Jésus se met en mouvement, à neuf comme toujours avec lui, pour suivre cet homme vrai et croyant. Il n’est pas accroché à un programme inscrit dans le marbre, mais au souffle de l’Esprit de son Père, il ne se considère pas dérangé par les sollicitations ; seuls les gens autocentrés sont dérangés ! Et non seulement il se déplace vers la maison de Jaïre qui a besoin de salut, mais en chemin, il va se laisser encore rejoindre par une femme qui souffre depuis longtemps d’un mauvais rapport à la vie. Et il ne va pas seulement la guérir à la sauvette, il va, bien mieux, demander à la voir et à lui parler ; cette humble femme ne voulait pas déranger, et ne voulait pas être vue. Elle ignorait encore qu’on ne dérange jamais le Seigneur, qui est vraiment en tout et toujours le serviteur fidèle. Elle ignorait la joie du Seigneur de nous partager son amitié, et l’amitié est toujours dans la lumière et non dans la dérobade.

Voici donc un premier appui pour votre mission de diacres, Jean-Claude, Jean-François et Jean-Louis : ne vous considérez pas comme propriétaires de votre mission. Ne dites pas toujours « je » comme disent certains propriétaires, mais dites toujours le « nous » humble et joyeux des serviteurs. Ne partez pas de vous-mêmes pour exercer votre service, partez de ce qui vous sera demandé, partez du Christ Jésus. Il vous fait signe dans le visage des petits et des blessés de la vie. Donnez votre temps pour eux en premier. Donnez votre disponibilité, non pas à contrecœur, mais avec le cœur en fête, comme dit le psaume de la liturgie de ce dimanche. Et pourquoi votre cœur pourra-t-il être toujours en fête ? Ecoutez bien le psaume : « que mon cœur ne se taise pas, qu’il soit en fête pour toi, et que sans fin, Seigneur mon Dieu, je te rende grâce ». La rumeur intérieure de votre cœur sera la louange de Dieu, car en elle, vous porterez les cris et les espoirs du monde. Dieu aime celui qui donne en étant détaché de lui-même, et donc en riant, capable de recevoir et de communiquer la joie reçue d’en haut, celle que Jésus nous donne en abondance, sa joie d’être aimé éternellement et envoyé pour une mission en faveur de tous les hommes. Soyez des diacres qui donnez toujours, avec au cœur une joie très pure.

2-                 Jésus est donc le serviteur intégral et à plein temps de la joie divine qui relève, qui communique la vraie paix, et qui guérit, en manifestant la foi : « Ma fille, dit-il à la femme hémorroïsse, ta foi t’as sauvée ! Et auprès de la fillette qui était morte, il se met à l’écart de l’agitation, et il ressuscite en elle la vie : « Jeune fille, je te dis : lève-toi ! »
Jésus relève et guérit par sa présence, et il continue cette action de salut et de guérison dans les sacrements de l’Eglise. C’est pourquoi, le catéchisme de l’Eglise catholique commence la grande partie sur les sacrements par l’image de la femme qui perd son sang, et qui vient toucher le vêtement de Jésus par derrière. Le retournement de Jésus vers cette femme, c’est le même retournement qui nous saisit, nous guérit et nous envoi, en chaque célébration sacramentelle.

Chers amis qui recevez aujourd’hui l’ordination diaconale, soyez serviteurs de l’Eucharistie et des autres sacrements ; en eux, Dieu poursuit son action de salut, qui pacifie en profondeur et qui guérit le monde.

3-                 Et voici le dernier point de notre méditation de l’évangile d’aujourd’hui. Nous sommes étonnés par une autre chose, c’est la discrétion de Jésus. « Jésus leur ordonna fermement de ne le faire connaître à personne. » Voilà encore la belle marque du service. Voilà la marque de Marie, la servante du Seigneur. Jésus ne veut pas que l’on se répande en paroles autour de ce qui vient de se passer dans la résurrection de la fille de Jaïre. Nous garderons cette discrétion en nous replongeant souvent dans la prière confiante. Lorsque nous prions dans l’unité de l’Eglise, nous accueillons et cultivons sur cette terre le beau silence d’écoute, et la belle réponse de l’ami et du frère : Me voici ! C’est le sens de l’engagement que prennent les diacres dans la célébration quotidienne de la prière des heures.

Jean-Claude, Jean-François et Jean-Louis, soyez serviteurs avec le Christ, soyez diacres des petits et des blessés de la vie, avec la discrétion et l’humilité qui ont leur source en Dieu ; ne cherchez pas à ce que l’on parle de vous et de ce que vous direz et ferez. Le Christ n’a pas voulu ramener les choses à lui, il veut encore et toujours nous faire passer

de l’égoïsme à la communauté,
de la tristesse à la joie,
de la mort à la vie,
du péché à la grâce,
de l’isolement à la fraternité,
et d’une terre de larmes à la terre d’éternelle consolation.

+ Benoît RIVIERE
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